Un peu d’histoire


Date: Octobre 2009

Sujet: l’origine de la langue anglaise… je crois


Il fut un temps où les hommes ne savaient pas parler anglais.

Et pourtant, de nos jours, cette langue existe. Elle fait partie de la vie quotidienne de millions de gens, et son origine est un mystère si grand que les historiens s’en trouvent sur un pied de guerre continuel. Certains pensent qu’elle serait en rapport avec les anciens hiéroglyphes retrouvés dans les pyramides égyptiennes, représentant des êtres descendus du soleil, qui parlaient une langue étrange qu’ils enseignèrent aux prêtres afin de pouvoir communiquer. D’autres affirment qu’il s’agirait du fameux chaînon manquant, et que homo sapiens serait apparu à partir du moment où il apprit l’anglais. Les plus hardis, enfin, prétendent que cette langue constitue un lien entre relativité générale et mécanique quantique, ce qui permettrait enfin d’aboutir à une unité physique de l’univers. Pour ma part, j’estime que chaque explication trouve son lot de vérité.

Mais l’histoire de son expansion n’est peut-être pas aussi ancienne. Elle pourrait provenir d’un certain Merlin, qui aurait vécu il y a à peine mille cinq cent ans de cela.

Merlin était sans doute le savant le plus talentueux et le plus réputé de son époque, ne serait-ce que parce qu’il passait sa vie à errer dans la forêt en psalmodiant des paroles si longuement réfléchies et si complexes que personne n’y comprenait rien. Ce jour-là, il avait choisi de délaisser momentanément ses études sur la fin du monde, et de se consacrer à d’autres problèmes. Assis devant la tente de fortune qu’il avait fabriquée durant son voyage en Égypte, il réfléchissait à cette histoire de chaînon manquant, qui semblait être la dernière mode parmi les écureuils, tout en cherchant le lien entre relativité générale et mécanique quantique.

Un oiseau noir avec des lunettes de soleil arriva alors. Merlin n’avait encore jamais vu de lunettes de soleil. Sur son dos étaient perchés de petits êtres dont la taille n’excédait pas celle d’une main. Ils avaient harnaché leur monture et la dirigeaient à leur guise. Ils se posèrent à côté du savant, et pointèrent vers lui de petits tuyaux de métal. Celui qui semblait être leur chef leva la tête le dévisagea du haut de ses quinze centimètres.

-La bourse ou la vie, mon p’tit gars.

Incroyable, ils étaient doués de parole, peut-être s’agissait-il du fameux chaînon manquant. Mais pour s’en assurer il fallait avant tout leur répondre en toute courtoisie.

-Vous savez, je ne suis qu’un pauvre homme qui cherche désespérément un lien entre relativité générale et mécanique quantique, je n’ai nul bien à vous offrir.

Sa courtoisie devait avoir porté ses fruits, car le chef s’avança d’un pas dans sa direction.

-J’sais pas d’quoi qu’tu causes, mais j’vais t’montrer qu’on résiste pas comme ça à Giant Billy.

Une étincelle surgit soudain de nulle part, et Giant Billy se retrouva propulsé vingt centimètres en arrière, sur ses acolytes qui étaient restés sur l’oiseau. Celui-ci prit peur et s’envola, emportant ses occupants avec lui. L’étincelle s’arrêta de vibrer, et il s’avéra que c’était une jeune femme, aussi petite que les êtres qu’elle venait de mettre en déroute, à la différence que des ailes ayant l’apparence de pétales de fleurs avaient poussé dans son dos. Tout en restant dans les airs, elle s’approcha de Merlin et s’inclina gracieusement devant lui. Puis elle retira ses propres lunettes de soleil, par politesse.

-Veuillez nous excuser du dérangement, j’essaye toujours de leur faire comprendre qu’il ne faut pas s’attaquer aux pauvres, mais ils s’y obstinent.

Le jeune homme était éberlué. Il délirait fréquemment, mais c’était la première fois que ces délires parlaient la même langue que lui. D’habitude ils prenaient la forme d’officiers de police et le guidaient dans des endroits sombres et dénués de tout intérêt. Cette fois-ci était différente, et peut-être que cette créature allait pouvoir lui être utile, pour, par exemple, trouver un lien entre relativité générale et mécanique quantique. Il lui adressa la parole avec respect.

-Êtes-vous… le chaînon manquant ?

La fée le toisa avec méfiance. Il en savait beaucoup, presque trop pour un humain…

-Qu’est-ce qui vous fait penser ça ?

-Vous… vous parlez la même langue que moi.

-Ah ? Tiens, oui, c’est vrai, c’est la première fois que ça m’arrive. Vous êtes spécial, dites voir.

-C’est parce que j’aimerais comprendre.

La fée sourit, il n’était pas méchant en fait. Elle se posa devant lui et s’assit en tailleur.

-Très bien, je vous écoute. Que voulez-vous savoir.

Nul ne sait ce qui se passa par la suite. D’après certains, il trouva le moyen de faire comprendre à tout le monde ce qu’il disait, donnant lieu à une nouvelle langue pour exprimer l’absurde. Selon d’autres, il reçu le don de se transformer en écureuil autant qu’il le souhaitait. Enfin, les plus hardis affirmèrent qu’il découvrit le lien entre relativité générale et mécanique quantique, et que par la suite il s’amusa à planter des épées dans les rochers, pour pouvoir se moquer de ceux qui pensèrent pouvoir devenir roi rien qu’en les récupérant. Pour ma part, j’estime que chaque explication trouve son lot de vérité…

Fin

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